L’attrition des infirmières est devenue une préoccupation majeure dans le secteur de la santé, non seulement en France, mais aussi à l’échelle mondiale. Ce phénomène, marqué par un nombre croissant d’infirmières quittant la profession, soulève des questions cruciales concernant la qualité des soins et la viabilité du système de santé. Comment expliquer cette situation ? Quelles sont les raisons qui poussent les infirmières à démissionner ? Et comment y remédier ? Patientys explore avec vous le sujet.
Quelques chiffres de la démographie infirmière
En France, les infirmiers et infirmières représentent une part importante des professionnels de santé, avec près de 640 000 personnes exerçant cette profession au 1er janvier 2023. Toutefois, la situation est préoccupante. Selon une étude de la DREES sortie en 2023, près d’une infirmière hospitalière sur deux envisage de quitter la profession dans les cinq prochaines années. Ce chiffre alarmant reflète un malaise profond au sein de cette profession, qui constitue un pilier essentiel de notre système de santé.
Pour mettre ces chiffres en perspective, il est important de noter que la France compte environ 9,7 infirmiers pour 1000 habitants en 2021. Ce chiffre place le pays légèrement au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE. Cependant, avec le vieillissement de la population et l’augmentation des maladies chroniques, la demande en soins infirmiers ne cesse de croître. Si la tendance actuelle d’attrition se poursuit, une autre étude de la DREES estime qu’il pourrait manquer 50 000 infirmières d’ici 2030.
Pourquoi les infirmières démissionnent ?
Plusieurs facteurs contribuent à l’attrition des infirmières et infirmiers, et ils sont souvent liés aux conditions de travail difficiles auxquelles la profession est confrontée.
- L’hôpital « usine à soins » : L’augmentation des tâches administratives et la multiplication des tâches, souvent au détriment du temps consacré au patient, ont transformé l’hôpital en une « usine à soins ».
L’accent mis sur l’ambulatoire, avec des suivis de plus en plus fréquents, ajoute une pression supplémentaire sur les infirmiers et infirmières. Ceux-ci doivent, en effet, davantage jongler entre des tâches cliniques et administratives. Cette « industrialisation » des soins peut conduire à une perte de sens dans leur travail, un facteur majeur de démotivation.
- Les salaires : Le niveau de rémunération est une autre source de mécontentement. Beaucoup d’infirmières et infirmiers estiment que leur salaire ne reflète pas la complexité et la responsabilité de leur emploi. Cette situation est aggravée par les conditions de travail qui se détériorent. En France, le salaire moyen d’un(e) infirmier, -ère en début de carrière est d’environ 1800 euros nets par mois. ce niveau de rémunération est relativement bas comparé à d’autres pays européens comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni.
- Manque de personnel : Le ratio patients/infirmier-ère est souvent trop élevé, parfois le double par rapport aux normes recommandées. Cette surcharge de travail conduit à un épuisement professionnel, augmentant le risque d’erreurs médicales et affectant la qualité des soins. Dans certains services, une infirmière ou un infirmier peut être responsable de jusqu’à 15 patients par nuit. Ce ratio est bien au-delà des recommandations internationales qui préconisent un ratio de 1 pour 8 maximum.
- Vieillissement des infirmières et manque de personnel formé : La population infirmière vieillit, et le nombre de jeunes diplômés est insuffisant pour compenser les départs à la retraite. Le manque de personnel formé aggrave la situation, augmentant la charge de travail des infirmières en poste. En France, l’âge moyen des infirmiers est de 41 ans, avec 20 % de la profession âgée de plus de 55 ans.
- Stress et burnout : Les conditions de travail difficiles, les horaires irréguliers, et la responsabilité contribuent à des niveaux de stress importants. Une étude récente de l’ordre national des infirmiers a montré que près de 54 % des infirmiers du secteur public présentent des signes d’épuisement professionnel, un chiffre qui a augmenté depuis la pandémie de COVID-19.
Les conséquences de l’attrition des infirmières
Les conséquences de cette attrition sont nombreuses et affectent non seulement les infirmières elles-mêmes, mais aussi les patients et les établissements de santé.
- Allongement du temps d’attente pour accéder aux soins : Avec moins de personnel disponible, le temps d’attente pour les patients s’allonge, ce qui peut retarder le diagnostic et le traitement. Dans certaines régions, les délais pour obtenir un rendez-vous pour des infirmiers à domicile peuvent atteindre plusieurs semaines.
- Qualité des soins : Moins de temps par patient signifie une diminution de la qualité des soins. Les infirmières et infirmiers ne peuvent pas consacrer suffisamment de temps à chaque patient, ce qui peut nuire à la prise en charge globale. Une étude a montré que chaque patient supplémentaire assigné à une infirmière augmente le risque de mortalité hospitalière de 7 %.
- Perte d’expertise : Le départ d’infirmières et infirmiers expérimentés conduit à une perte significative de connaissances et d’expertise dans les services. Cela peut affecter la formation des nouvelles recrues et la qualité des soins.
- Coûts pour les établissements de santé : Le turnover élevé entraîne des coûts supplémentaires pour les hôpitaux, qui doivent investir dans le recrutement et la formation de nouveaux personnels. Cela peut également mener à une augmentation des coûts en raison de la nécessité de recourir à du personnel intérimaire plus coûteux. On estime que le coût de remplacement d’une infirmière ou d’un infirmier peut aller jusqu’à 1,3 fois son salaire annuel.
Comment Patientys soutient la fonction infirmière ?
Face à cette situation critique, des solutions innovantes sont nécessaires. Patientys, entreprise spécialisée dans l’accompagnement des patients atteints de maladies chroniques, offre un soutien aux infirmières et aux établissements de santé en mettant en place un panel de solutions. Patientys propose ainsi :
- Recrutement et mise à disposition d’infirmères à l’hopital ou à distance pour soutenir les services hospitaliers.
- Le télésuivi infirmier : Un service de suivi à distance des patients, permettant aux infirmières hospitalières de se concentrer sur les soins en présentiel tout en assurant un suivi régulier des patients à domicile.
- La coordination des soins : Patientys facilite la communication entre les différents acteurs de santé, notamment la charge administrative des infirmières et améliore la continuité des soins.
- La formation continue : Des programmes de formation adaptés aux besoins spécifiques des infirmières, leur donnant la possibilité de développer de nouvelles compétences et d’évoluer dans leur carrière.
- Opportunités d’emploi : Patientys propose des opportunités d’emploi pour les infirmières souhaitant se détacher du monde hospitalier traditionnel. Ces alternatives permettent aux infirmières de continuer à exercer leur profession tout en bénéficiant d’un environnement de travail différent, plus flexible et souvent moins stressant.
Ces initiatives visent non seulement à améliorer les conditions de travail des infirmières, mais aussi à renforcer l’attractivité de la profession. En offrant des parcours de carrière diversifiés et en recentrant le rôle de l’infirmière sur les soins aux patients, Patientys contribue à lutter contre l’attrition et à préserver la qualité des soins.
L’attrition des infirmières et infirmiers est un problème de santé publique qui nécessite une attention urgente. Les raisons qui poussent les infirmières à quitter la profession sont multiples, mais elles convergent toutes vers un même constat : des conditions de travail inadaptées aux exigences de leur métier. Les conséquences de ces départs massifs sont graves, tant pour la qualité des soins que pour la pérennité du système de santé. Il est donc essentiel de mettre en place des solutions concrètes, comme celles proposées par Patientys, pour soutenir ces professionnelles et assurer un avenir durable pour notre système de santé. Ces initiatives, combinées à des réformes structurelles du système de santé, peuvent contribuer à revaloriser la profession infirmière et à attirer de nouveaux talents.